Louis Charles Stoppa

Louis Charles Stoppa

Louis Charles Stoppa, fils de Jean Antoine Stoppa et de Charlotte Le Vaillant.

Né entre 1647 et 1649.

Louis Charles Stoppa fut chevalier, seigneur patron et marquis de Rebets, seigneur de Lihut, de Chennevice et d’autres terres et seigneuries.

Église Saint-Denis à Rebets.

En 1672, il fut promu capitaine commandant d’un bataillon suisse dans le régiment Vieux-Stoppa.

Le 5 septembre 1685, son oncle Anne Le Vaillant, baron de Rebets, décéda.

Louis Charles Stoppa, estimant que sa mère avait été lésée, réclama sa « légitime » sur la succession de son oncle.

Après de longues procédures, le 18 juin 1692, par arrêt du parlement de Paris, et par la confirmation de la sentence du lieutenant-général de Neufchâtel du 12 novembre 1692, Louis Charles Stoppa devint propriétaire de la verrerie de Lihut à la place de Michel Baillard.

Il hérita également de la grande ferme de Rebets. Les magistrats fixèrent la « légitime » à 84 489 livres. 

Michel Baillard outré de cette décision fit de nombreux procès aux Stoppa ; il alla jusqu’à contester les lettres patentes de sa majesté !

Lettres patentes, signé Louis (XIV).

En l’année 1693, Louis Charles Stoppa exploitait la verrerie de Lihut en continuant la fabrication du verre à vitre ; il vivait entre ses manoirs de Lihut et de Rebets.

Le 27 mars 1696, Louis Charles Stoppa épousa Marguerite de La Porte en la paroisse Saint-Pierre-l’Honoré à Rouen.

Église Saint-Pierre-l’Honoré de Rouen.

Les bans avaient été publiés le 26 février 1696.

Marguerite de La Porte était la fille de messire Jacques de La Porte, chevalier, seigneur du Bosc-du-Bois, d’Anglesqueville, du Francboisier, conseiller du roi en sa cour des aides de Normandie, et de feue dame Geneviève de Fours. (Cf. Histoire de Saint-Pierre-du-Bosguerard .com)

Manoir du Francboisier,
Photo Chantale Crombrugghe,
Amis des Monuments et Sites de l’Eure, Mars 2016.

Marguerite et son père étaient liés doublement à la famille Stoppa :

Jacques de La Porte par son épouse était cousin par alliance avec Jean Antoine Stoppa et Marguerite de La Porte et son époux Louis Charles avaient les mêmes arrière-grands-parents maternels : Michel Guy de Fours marié avec Anne de Giffard.

Ils n’eurent pas d’enfant.

À cette époque, Louis Charles Stoppa, sans doute grâce aux liens que son père avait tissés lors de son mariage avec Marie de Wyer, intriguait avec le prince de Ligne, Henri Louis Ernest, 4ème prince de Ligne, 1644-1702, issu comme l’était la famille de Wyer d’une ancienne et illustre famille de la noblesse belge.

“Henri Louis Ernest de Ligne (1644-1702)
Armoirie de la principauté de Liège.

Les liens qui unissaient le prince de Ligne à Louis Charles Stoppa firent penser aux partisans des Bourbons que ce dernier trahissait et, à peine un an après son mariage, il fut décrété traître au royaume et fut emprisonné en 1696 au château de Guise dans l’Aisne.

Château fort de Guise, Aisne.
(Le bâtiment en brique, au pied du donjon, recevait les prisonniers d’État).

Le roi Louis XIV ayant beaucoup d’estime pour les Stoppa ne voulut pas spolier la famille, décida que tous ses biens soient donnés en juillet 1697 à son demi-frère Alexandre Louis François Stoppa.

Gravure de “Louis XIV” , par Nicolas Pitau en 1670.

Le 17 octobre 1699, Louis Charles Stoppa mourut à la prison de Guise et fut inhumé dans l’église collégiale Saint-Gervais-Saint-Portais du château de Guise.

Son décès ne sembla pas être dû aux conditions de son incarcération, car, pour loger les prisonniers d’État, le château de Guise avait dans la basse-cour un bâtiment pour les recevoir ; cette construction en brique de deux étages avait de larges fenêtres et, comparée à l’austère donjon, était plus accueillante.

Avant de décéder, Louis Charles Stoppa put se confesser deux fois à un révérend père de l’ordre des Minimes, et l’acte d’inhumation mentionna que, lors de l’enterrement, étaient présents et témoins : maître Husson, Nicolas Cordier, prêtre doyen des chanoines, et maître Estienne Hourlet, prêtre et chanoine du château de Guise.

Gravure représentant ” un frère Minimes”.