Jean Alexandre Stoppa

Jean Alexandre Stoppa

Jean Alexandre Stoppa fut le fils adultérin d’Alexandre Louis François Stoppa.

Il n’était pas le fils d’Élisabeth Louise Lotin de Charny, épouse d’Alexandre Louis François Stoppa; les actes concernant l’héritage d’Élisabeth Louise Lotin de Charny mentionnant uniquement deux enfants : Pierre Alexandre et Louise Marthe (II).

Jean Alexandre Stoppa né vers 1700, commença une carrière militaire en avril 1714 en entrant comme cadet dans le régiment des Gardes suisses.

Le 20 août 1716, il fut promu enseigne de la compagnie générale ; et le 4 septembre 1717, il obtint la demi-compagnie de son père, qui venait de décéder, mais n’en prit le commandement qu’au mois d’octobre 1718.

Jean Alexandre Stoppa n’exerça pas longtemps son commandement, car, ayant commis quelques graves infractions au règlement militaire, il fut condamné à être embastillé.

Dessin à la mine de plomb et lavis à l’encre brune de la façade orientale de la Bastille.

Le 3 décembre 1720, sa majesté le roi Louis XV, avec l’exprès avis de monsieur le duc d’Orléans régent, notifia au sieur Stoppa, capitaine au régiment des Gardes suisses, que, vingt-quatre heures après la notification, il devait se rendre au château de la Bastille.

Le sieur du Mesnil, exempt de la compagnie du prévôt général de la Connétablie et Maréchaussée de France et de ses camps et armées, fut chargé de lui notifier la décision royale et de l’accompagner au château de la Bastille, “où il fut reçu en vertu des ordres que sa majesté en avait donnés au gouverneur et ce sans difficulté de sa part, sous peine d’être traité comme désobéissant et réfractaire aux ordres de sa majesté”.

Le journal d’écrou de la Bastille précisait que Jean Alexandre Stoppa se rendit librement pour y être écroué sous le numéro 2529.Fin janvier, il reçut la visite de sa tante Louise Marthe (I) Stoppa d’Erlach et de son oncle le chevalier Jacques Antoine d’Erlach.

La demande de visite fut adressée à monsieur de Launay, gouverneur de la Bastille, en précisant qu’ils viendraient le jeudi 29 janvier 1721 dans l’après-midi.

Jean Alexandre Stoppa sortit quatre mois après, le 8 avril 1721, et dut s’exiler au château familial d’Héricy près de Fontainebleau.

“Château des Stoppa à Héricy”,
crédit photo mairie d’Héricy .

La levée d’écrou, signée Le Blanc, précisait : « Ordre de quitter Paris dans un délai de quatre jours après sa sortie ».

Son séjour à la Bastille et l’exil dans le château familial n’assagirent pas son comportement.

En décembre 1722, il fut accusé de sodomie, dégradé et obligé de quitter le service des armées.

Le 13 décembre 1722, une lettre de cachet le condamna à être incarcéré à la Bastille sous le numéro 2659 pour crime de sodomie.

Le registre d’écrou précisait « qu’il n’avait été fait aucune perquisition de ses effets qu’il pouvait avoir sur lui » et que son valet l’accompagnait.

Monsieur Le blanc mentionna sur le registre des prisonniers, le 13 décembre 1722, qu’il était logé dans la première chambre des appartements et que les motifs de sa détention étaient très connus.

Gravure “Plan de la Bastille”

Jean Alexandre Stoppa, commandant d’une compagnie dans un régiment d’élite, issu d’une famille prestigieuse de militaires, dut commettre un ou des crimes particulièrement graves pour être à nouveau embastillé.

À cette époque, si le crime de sodomie était reconnu et condamnable, il fut supprimé lors de la rédaction du code pénal de 1791. Dès la fin du XVII ème siècle, les condamnations étaient surtout morales et n’entraînaient que peu de condamnations pénales, sauf s’il y avait des circonstances aggravantes (viols, sévices, actes de pédophilies). Sa demi-sœur Louise Marthe (II) Stoppa étant décédée, ce fut son époux monsieur Pierre de Malezieu, qui intercéda plusieurs fois lors de son incarcération pour essayer de régler les affaires de la famille.

Le 14 mars 1724, une lettre signée de sa majesté Louis XV ordonna le transfert, sous bonne escorte et à ses frais ou à ceux de sa famille, de Jean Alexandre Stoppa de la Bastille au château de Saumur.

“Château de Saumur”, Maine et Loire.

Le roi précisa dans sa lettre qu’il ordonnait à tous ses officiers et sujets de donner à celui chargé du présent ordre tout aide et assistance et main-forte si besoin était.

Aucun ouvrage généalogique ne mentionne la date de la mort de Jean Alexandre Stoppa.